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Qu’est-ce qu’un quartier durable ?

11/06/2021 | Par Margaux Lust

Un quartier durable est un quartier qui répond à un certain nombre de critères en termes de localisation, de réponses aux défis énergétiques et environnementaux, d’espaces verts, d’aménagement et de qualité architecturale et de mixité.

De plus, beaucoup d’efforts sont mis en avant tels que la mixité sociale et la promotion de modes de vie plus agréables et durables.

D’un point de vue sociologique, le quartier durable organise les espaces de vie de façon à replacer l’habitant et son comportement au centre des préoccupations en améliorant ses activités quotidiennes, ceci en préservant l’environnement.

Le centre de recherche sur la ville, le territoire et le milieu rural de l’Université de Liège a rédigé un référentiel sur les quartiers durables. Dans cet article certains passages seront repris de ce texte.

Cinq thématiques définissent les promotions immobilières ayant une démarche de quartier durable. La logique du référentiel n’est pas la labellisation des quartiers durables mais la formalisation de balises et de repères utilisables lors de la conception et de l’évaluation de quartiers durables.

« La première des cinq thématiques traite des potentialités du site et du projet. Il s’agit de s’assurer que le site choisi pour développer un quartier durable s’inscrit dans une démarche de développement durable, tant en matière de mobilité que de mixité fonctionnelle. La localisation d’un quartier durable au sein d’un territoire bien desservi par les transports en commun et par différentes fonctions de proximité participe au développement plus durable de nos territoires. Promouvoir une répartition équilibrée des différentes fonctions de proximité à l’échelle des quartiers de vie assure une réduction des distances de déplacement et favorise le recours aux modes de transport non motorisés. Une bonne mixité fonctionnelle permet aussi de garantir une certaine qualité de vie aux quartiers, à toute heure du jour. La densité des nouveaux quartiers est également abordée dans cette thématique, en lien étroit avec les critères de localisation. »

La mobilité et la mixité fonctionnelle (pluralité des fonctions dans un même espace) profitent également à un déplacement faible en carbone. Des arrêts de bus, des gares, des supermarchés, des commerces, des banques, des écoles … aux alentours facilitent les déplacements cyclopédestres.

« La seconde thématique traite des ressources. Au-delà des enjeux liés à la localisation et à la mobilité, le développement de quartiers durables est aussi une réponse aux défis énergétiques et environnementaux actuels. Les projets de quartiers durables sont des opportunités pour limiter les besoins, notamment énergétiques en intégrant des critères de mitoyenneté et d’ensoleillement dès l’élaboration du plan masse des nouveaux quartiers. »

La conception de bâtiments à faible consommation d’énergie a donc tout son sens. Ce qui a également son avantage financièrement.

D’ailleurs, les besoins de chauffage et d’énergies renouvelables sont analysés et les maîtres d’ouvrage, l’architecte et le responsable PEB tentent, ensemble, de répondre au mieux à ces critères.

Un programme de garantie de qualité doit être mis en place. Il impose, via des conditions inscrites dans les cahiers des charges, aux promoteurs et constructeurs qui interviendront lors de la construction du projet, de respecter des performances énergétiques fixées.

Un objectif cible également les sols. Ceux-ci sont de plus en plus urbanisés et deviennent de moins en moins perméables et causent ainsi de gros tords aux nappes phréatiques. Il y a de plus en plus de risque d’inondation ou encore une saturation des stations d’épuration.

Ce problème pourrait être résolu par une meilleure gestion de l’eau grâce à la rétention d’eau et à la régulation des débits dans les stations d’épuration.

Un exemple assez parlant est le placement de dalles gazon dans le parking qui assurent l’infiltration au niveau des sols.

En effet, l’eau des pluies peut être gérée de façon optimale. C’est-à-dire qu’un réseau séparatif des eaux usées et des eaux de pluie doit être mis en œuvre si un exutoire naturel peut être utilisé pour les eaux de pluie. S’il n’existe pas d’exutoire naturel, des dispositifs de rétention, de stockage et/ou infiltration des eaux de pluie sont mis en œuvre.

Il est également conseillé de réutiliser les terres qui seraient déplacées pour le projet et de respecter le terrain d’origine. Il est intéressant, dans ce cas, de créer des noues d’infiltration.

La gestion des déchets est aussi mise en avant. Plusieurs systèmes de tri existent et ont fait leur preuve. Par exemple, à Liège, il existe 3 types de poubelles. Les sacs jaunes pour les déchets ménagers, les cartons et les sacs bleus pour les PMC. Les molok sont encore bien utilisés pour éviter la diffusion de mauvaises odeurs et inciter les habitants à faire le tri.

« La troisième thématique aborde les milieux naturels. La végétation et les espaces verts participent à la qualité du cadre de vie, notamment par la qualité paysagère et les ouvertures visuelles qu’ils offrent. Ils jouent un rôle important dans le maintien et l’équilibre de la biodiversité, dans le rafraîchissement de l’air et dans la gestion des eaux de pluie. Une attention particulière est portée au maintien et à la création d’espaces verts, en termes de quantité, de qualité et d’accessibilité, en lien avec l’offre existante et les besoins identifiés dans le voisinage du quartier.

La quatrième thématique aborde les aménagements du quartier. Par leur échelle, leurs dimensions mais aussi leurs interactions avec les espaces bâtis, les espaces non bâtis, privés et publics, qualifient et structurent le territoire. L’accent est aussi porté sur l’intérêt de mutualiser certains services et équipements, à l’échelle du quartier et de son voisinage, tant dans une optique de renforcement du maillage territorial que d’économie de moyens. Enfin la qualité architecturale et l’appropriation des espaces privés et publics sont abordées dans cette thématique.

La cinquième thématique aborde la mixité et la participation et vise à favoriser la diversité et l’accessibilité à tous dans le quartier durable, via la mixité fonctionnelle, la mixité des logements proposés, la mixité sociale, l’accès au quartier aux personnes à mobilité réduite et la participation citoyenne. Il s’agit d’éviter que les quartiers qui s’inscrivent dans cette démarche ne se voient réservés à un type particulier de public ou de population. »

La mixité sociale à travers la diversité de logements est essentielle. L’agencement des espaces aide à créer des liens sociaux et favorise les rencontres : jardins, espaces verts, potager partagé, zone de détente, barbecue …

Un quartier s’inscrit dans la démarche de développement d’un « quartier durable » s’il respecte au minimum 20 des 25 critères du référentiel, en ce compris les conditions posées sur la localisation du quartier, la densité, la mitoyenneté, les espaces verts, les liaisons du quartier et la mixité des logements.